Notre centre d’interprétation est maintenant officiellement ouvert au public. Si vous désirez le visiter ou pour plus d’information contacter M. André Savard par courriel au : andresavard@appel99.com

Masquer les notifications

Interventions en forte baisse au SPCIQ depuis la fin de l’année 2020

René Jobin

Reportage par : René Jobin


René Jobin

Photo par : René Jobin

5 février 2021.


L’intervention incendie de 3 alarmes survenu en fin de journée, sur la rue des Lilas Est, marque la fin d’une période très remarquée. En effet, il s’agit de la première intervention incendie de 2 alarmes et plus depuis le 19 décembre 2020. Le 19 décembre, l’incendie avait alors nécessité des effectifs d’une 2e alarme. Ce ralentissement du nombre de 2e alarmes correspond aussi à un ralentissement généralisé du nombre d’interventions de toutes natures, observé depuis quelques mois sur le territoire de la ville de Québec.

Est-ce dû aux restrictions du confinement causé par la pandémie, à la vigilance des citoyens et à leur plus grande présence à la maison ?
Est-ce dû aux attaques, sur les débuts d’incendies, qui sont de de plus en plus raides et agressives de la part des pompiers du SPCIQ ?

Plusieurs facteurs entrent en compte et il est bien difficile de donner une raison précise à ce que nous vivons actuellement.

Tel que mentionné précédemment, l’incendie de cet après-midi marque la fin d’une période de 47 jours sans interventions incendie nécessitant 2 alarmes et plus. Il s’agit ici d’une situation très rarement vue pendant les mois d’hiver à Québec. Pour obtenir des périodes aussi longues sans 2e alarmes et plus, il faut remonter dans les années 1991, 1993 et 2014.

J’ai demandé à Christian Thibault, ancien journaliste à CJRP et rédacteur en chef du site d’archives SPIQ.ca d’effectuer quelques recherches. Ses résultats sont intéressants.

La plus longue période de l’année sans incendie causant des dommages matériels s’est déroulée à l’été 1993, alors qu’aucun cas n’a été rapporté entre le 8 aout et le 3 octobre, soit une période de 55 jours. Par la suite, en 1991, aucun incendie n’a causé des dommages matériels entre le 27 octobre et le 9 décembre, donc 43 jours séparent ces deux dates. Dans les dernières années, en 2014, une période de 50 jours s’est écoulée entre deux incendies de 2 alarmes et plus. On parle alors de la période du 16 septembre au 5 novembre.

Cependant, aucune intervention incendie de 2 alarmes et plus pendant un mois de janvier, est-ce vraiment rare ? Oui !

Historiquement, le premier incendie de 2 alarmes et plus sur le territoire de la ville de Québec se produit très tôt en début d’année. J’ai effectué des vérifications dans les reportages photo présents sur SSIQ.ca, ainsi que dans les archives de SPIQ.ca. Les résultats démontrent que ces 16 dernières années (2005 à 2020), 10 fois sur 16, le premier incendie de l’année nécessitant une 2e alarme et plus s’est produit dans les 5 premiers jours de l’année. En consultant en profondeur ces mêmes reportages, ainsi que dans les statistiques d’appels du SPCIQ que j’ai réalisé entre 2005 et 2015, j’ai pu constater que l’intervention incendie de 2 alarmes et + la plus hâtive c’est produit le 1er janvier 2009 à 2h39 du matin. La plus tardive ? C’était le 23 janvier 2012 à 12h33, mais ce record vient d’être battu.

Il faut cependant faire attention. Un pompier retraité me faisait remarquer que nous ne pouvons plus comparer les incendies de 2 alarmes d’aujourd’hui à celles du passé. Les techniques de combat et les stratégies de répartition des effectifs sont très différentes d’avant. Lorsque les pompiers font face à une intervention nécessaire, lorsque l’utilisation d’un jet est requis, les circonstances de l’intervention et l’efficacité des pompiers font en sorte que le feu est très souvent contrôlé avant que les effectifs supplémentaires d’une 2e alarme soient requis. Depuis le début de l’année 2021, ce fut effectivement le cas à quelques reprises.

Finalement, il est intéressant de remarquer que malgré ce ralentissement des interventions de 2 alarmes et plus, ainsi que de l’ensemble des appels de toute nature, une forte hausse des feux de cuisson a été observée en 2020, ainsi qu’au début de 2021. Ici, il semble que ce soit l’effet du télétravail qui soit en cause. Il est arrivé à quelques occasions que les gens en télétravail se préparaient un repas, mais oubliaient leurs aliments sur la cuisinière pendant qu’ils étaient absorbés par leur travail. Un article a d’ailleurs été rédigé à ce sujet par une journaliste d’ICI Québec - Radio-Canada, voir le lien à la fin du reportage.


René Jobin, rédacteur en chef et photographe
Avec la collaboration spéciale de Christian Thibault, SPIQ.ca